II) L'absorption et la diffusion des couleurs

 

Tout corps simple porté à une température élevée émet un rayonnement lumineux dans une certaine gamme de longueur d'onde, correspondant à des couleurs caractéristiques (d'où la possibilité de connaître la composition de leur spectre lumineux). Inversement, les corps ont la propriété d'absorber certaines longueurs d'onde de la lumière qui les éclaire. Ce phénomène est à l'origine de la sensation de couleur provenant de la surface des objets translucides. Cette absorption est due à la composition chimique ainsi qu'à la structure atomique des corps. Des groupements d'atomes, appelés chromophores, sont à l'origine de la couleur des composés organiques. L'absorption sélective peut-être due aussi à des électrons mobiles, plus ou moins liés à des atomes constituant des centres chargés positivement (auxochromes). L'interaction entre lumière et matière constitue un chapitre important de la science.

           Lorsqu'un rayon lumineux arrive à la surface d'un objet, une partie de la lumière y pénètre et le reste est renvoyé vers l'arrière, soit dans une direction bien définie si la surface est polie, soit dans toutes les directions si elle ne l'est pas. On dit, dans ce dernier cas, que la surface diffuse la lumière. La lumière qui a pénétré dans l'objet s'engage plus ou moins loin, suivant la façon dont le matériau l'absorbe. S'il est transparent et mince, une quantité appréciable de lumière peut ressortir de l'autre coté.

           Le velours noir absorbe tout et ne diffuse rien. Il en est presque de même des peintures noires mates, comme celles qui sont utilisées pour les intérieurs des instruments d'optique, lunettes ou télescopes, par exemple, afin que toute la lumière parasite soit absorbée. Dans le domaine du visible, un champ de neige, au contraire, diffuse presque tout ce qu'il reçoit, et n'absorbe à peu près rien. Cela explique a la fois la lenteur de la fonte des neiges, au soleil, et la violence de la réverbération qu'elles provoquent. Dans ces deux cas extrêmes, l'absorption, qu'elle soit totale ou nulle, ne dépend pas de la longueur d'onde reçue. Eclairé en lumière blanche, le champ de neige renvoie de la lumière blanche : il "est" blanc.

           Pour la quasi-totalité des objets, certaines longueurs d'ondes seront plus absorbées que les autres, et le mélange diffusé n'aura plus les mêmes proportions que le mélange initial.

           Ce phénomène d’absorption peut également être vu aux niveaux des couleurs elles-mêmes : on parlera alors de synthèses des couleurs.

 

 

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